Je me suis enfin lancée. J’ai vu une promotion sur les billets de train pour Brest, j’ai fait mon sac, et je suis partie sur mon premier GR.
GR 34, le tour de chauffe autour de la Rade de Brest
Avec mon pote Nico, on rejoint Brest en train depuis Paris. Petit à petit, les noms des villes prennent des consonnances celtiques, les panneaux sont en deux langues, parfois juste une ; la Bretagne nous jette directement dans le grand bain.
La gare de Brest est assez loin du port, il y a peu de bus. De toute façon, le temps de trajet est quasiment identique à pieds. Allez, on est venu pour marcher.
- Visite d’Oceanopolis, discussion avec les chercheurs, découverte de la faune et de la flore de la rade de Brest.
- Goûter à la biscuiterie Terres d’Embruns
- Apéro à la brasserie Poèm
- Dîner face à la plage du Moulin blanc. J’ai regretté de ne pas être allée au Tour du Monde.
GR 34, de Brest à Daoulas
26 km en 6h30, sur un terrain relativement plat. C’est exactement ce qui était prévu. Pour une première, on est plutôt content, en confiance, voire beaucoup trop enthousiaste pour anticiper la journée du lendemain.
On passe par Plougastel, on salive rien qu’à l’idée de déguster de merveilleuses fraises. Et là encore, on se fourvoyait lourdement : les fraises ne sont pas bonnes, elles sont excellentissimes de fraîcheur et de goût !
On a un sac de moins de 5 kg chacun. Le ciel est plutôt gris, le soleil n’est pas timide, mais la soif se fait peut ressentir. D’ailleurs, nous faisons la connaissance du « vent nord-est » : il est glacial. Il faut choisir sa team : trop chaud ou trop froid. J’ai choisi « trop froid », et j’ai gardé ma veste durant tout le séjour.
- Tour du Calvaire et de l’Eglise Saint-Pierre à Plougastel
- Déjeuner à Plougastel à la Crêperie de Kertanguy : jus de pomme fermier et galette saucisse, avec une saucisse « Moyen-Âge » aux lardons.
- Tour de la vieille ville et de l’Abbaye de Daoulas
- Dîner à la pizzeria Le 3, tenu par une bandes de « p’tits jeunes »
Dodo à l’Escale fleurie. La literie est incroyable, la nuit très réparatrice.
Hors GR, le tour de la presqu’île de Lagonna-Daoulas
27,5 km en 8h30 : le sentier côtier longe toutes les criques de la presqu’île, tous les arbres, tous les cailloux, ça monte, ça redescend, c’est magnifique, l’eau est turquoise, le vent nous rafraîchit… Mais c’est très long. Si on revient, on le fera en deux étapes, avec un arrêt vers la plage de Bindy.
Il y a beaucoup de vent et peu de nuage, la couleur de la mer n’en est que plus magnifique. Mais la soif se fait ressentir. Nous trouvons des toilettes et un point d’eau à Lagonna-Daoulas.
A Hôpital-Camfrout, nous prenons le bus 932 pour le Faou (« le fou »). Il n’y en a qu’un. Il ne faut pas le louper.
- Des criques à l’eau turquoise, des pins, des maisons magnifiques, des fleurs partout, énormes, de toutes les couleurs.
- Dîner au Relais de la place. Superbe burger de saumon, au pain à l’encre de seiche, sauce-salade de wakamé.
- Le meilleur crêpier de France, La Frégate, était fermé, comme les deux boulangeries.
GR 34, du Faou à Landévennec
19,3 km en 5h35, nous prenons notre temps. Nous retrouvons le sentier côtier du GR, avec une météo plus clémente, et la superbe forêt domaniale. Nico a une belle ampoule sous le pied, heureusement que nous finissons aujourd’hui.
- Courses au Faou chez Mamounette. Excellente épicerie fine, avec fromage, conserves locales et fraises fraîchement cueillies.
- Shooting photo autour du pont courbe de Térénez et au cimetière des bateaux.
- Goûter à la crêperie Goustadig, à l’entrée de Landévennec
- Visite de l’ancienne Abbaye et de l’Abbaye de Saint-Guénolé de Landévennec.
- Dîner au restaurant du musée Breizh Odyssée. Ils ont des cocktails à base de bière et une équipe très sympa. De manière générale, tout le monde est adorable !
- Je me suis lavée les cheveux avec un pain de savon bio à l’huile d’olive. Il ne faut pas faire ça.
Dodo à l’hôtel Saint-Patrick. Tout est grand ouvert, la clé de notre chambre nous attend derrière la porte.
GR 34, sillon des Anglais
Le nom est drôle, il faut aller y voir. Nous partons marcher sans sac à dos, cela nous fait tout bizarre.
Landévennec est au bout du « doigt », ce bout de terre protégé des vents. Le climat est très doux, toute la ville est fleurie.
- Visite du musée Breizh Odyssée. Très instructif, et reposant. Nico s’en est endormi.
- Déjeuner à la Crêperie du Bas du Bourg : galette à la truite fumée de Bretagne.
- Uber jusque Brest, puis dîner au AirBnB.
GR 34, le tour de la Presqu’île de Crozon
Un mois plus tard, nous voici repartis en Bretagne pour faire le tour de la Presqu’île de Crozon. Cette fois-ci, on embarque Yoan. On prend la voiture et on choisit une semaine sans jour férié.
Départ de Bordeaux vers 7h, pour visiter la conserverie familiale de Kerbriant à 14h30. J’avais goûté des rillettes de poissons à la salicorne lors de notre passage chez Mamounette au Faou.
Les sardines à l’huile d’olive y sont excellentes, moins fortes en goût et plus charnues : elles sont mises en conserves à la main, pêchées en pleine saison, et surtout vidées, et ça fait une sacrée différence. On a ouvert une boîte de 2023 et nous avons saucé le jus tellement il était épais et savoureux.
- Arrêt sur la plage de Pentrez, le soleil est radieux. Nous trouvons la borne du GR 34, c’est elle-même que nous retrouverons dans 5 jours.
- Puis, arrivée à Lanvéoc, notre point de départ. Nous y laissons la voiture pour la semaine.
- Visite du petit port et de l’Eglise Sainte-Anne.
- Dîner à La Câle : un burger au bleu, généreux, et à 10€.
Dodo au Gîte des Confitures. Mme Thiollier y est une incroyable confiturière, et une adorable mamie. Je passe la soirée à lire des bandes-dessinées.
GR 34, de Lanvéoc à Roscanvel
Difficile de décoller du petit déjeuner de Mme Thiollier. Nous rencontrons Claire et Chantal, avec qui nous ferons le même parcours.
17,45 km en 5h15. C’est Yoan qui tient le chrono. Le ciel est menaçant, on prend la pluie juste avant de déjeuner. Mais cette fois, le vent nous vient du sud-ouest, il est plutôt agréable pour chasser l’humidité.
- Traversée de nombreux sites militaires, vue sur l’Île longue, des bases, des champs de tir.
- Plage de galets noirs et de coquillages, ça glisse, je me casse la figure. J’en ramène des bleus et un joli porte-bijoux.
- Le sentier est étroit et les herbes sont hautes.
- Café rapide à Roscanvel.
Dodo chez Marie-Paul, encore une mamie adorable, source inépuisable de savoir et d’histoires sur la presqu’île de Crozon.
GR et hors GR, le tour des forts
16 km en 5h35, dont 4h pour faire 8 km de visite des forts. Il n’était prévu que 4h de marche jusque Camaret-sur-Mer.
Il y a beaucoup de forts à voir, surplombant la mer et surveillant l’entrée du goulot de la rade de Brest. Mais ils sont au bout de sentiers étroits, plein de ronces et de fougères trempées par la pluie. La pluie mouille, le vent sèche, les fougères nous trempent les jambes.
Nous tenons la journée avec nos barres de céréales, et le super petit-déjeuner de Marie-Paul.
- Visite de la Tour Vauban et de la chapelle Notre Dame de Rocamadour, sur le port de Camaret.
- Excellente galettes au miel à la Crêperie de la Marine.
GR 34, de Camaret-sur-Mer à Morgat
26,12 km en 6h35. Le temps est toujours pluvieux et nous subissons de grosses rafales de vent. Team « trop chaud » ne supporte plus son K-Way, tandis que je ne fais pas la belle avec ma cape de pluie qui vole au vent.
On enchaîne les plages, les criques et les crêtes. Les paysages sont très beaux, balayés par le vent et la pluie. Les fleurs de bruyères et le chèvrefeuille s’accrochent aux cailloux des falaises. Malgré leurs semelles à crampons de randonnées, les garçons en garderont de belles douleurs aux pieds.
La zone est plus touristique. Les sentiers sont plus entretenus et il est possible de rejoindre régulièrement des parkings avec des toilettes sèches. C’est plutôt agréable.
- Déjeuner sur un muret à Kerloc’h avec Claire et Chantal.
- Nos pieds sont trempés. Je me masse les pieds et remets une paire de chaussettes sales, mais sèches. Bon appétit.
- On sort du GR à Lostmarc’h pour couper vers Morgat.
- L’arrivée à Morgat est un soulagement. On pue, on est fatigué. Heureusement que le gîte est une maison de surfeurs plutôt cool et en gestion autonome.
- J’emmène les garçons au restaurant sur le port « Saveurs et Marée ». Carpaccio d’espadon, Huîtres de fin de saison, pas encore trop laiteuses, charnues et peu iodées. Je me suis régalée.
Dodo chez Delphine, au gîte Phila-Delphia.
GR et hors GR, le tour du Cap de la Chèvre
Nico ne se lèvera pas. Je pars avec Yoan sous un temps radieux faire le tour du Cap de la Chèvre.
16,66 km en 4h40. Le ciel est dégagé, la mer est belle. Nous découvrons de nombreuses criques de sables blancs, et des grottes de pirates, depuis le sentier côtier. Nous restons en hauteur, avec des rafales de vent qui jouent avec notre équilibre. La zone est assez touristique, et c’est très joli. De nombreuses balises nous indiquent des sentiers en cours de « repoussent », où il ne faut pas aller piétiner.
En regardant au loin, on aperçoit le tas de pois de la pointe de Pen Hir, et la pointe de Dinan, qu’on avait traversé la veille sous la pluie. Avec un ciel dégagé, le charme est complet.
A Kerdreux, on sort du GR pour couper ver Morgat.
Retour vers 15h au gîte. Nico est toujours KO, Yoan se repose les pieds. De petites averses commencent à tomber. Moi, je repars vers la plage de Morgat faire quelques emplettes. Je découvre un café-librairie plein de bandes-dessinées, et je m’y perds jusqu’au soir…
GR 34, de Morgat à Saint-Nic
Dernier jour de notre périple : 24,87 km parcourus en 6h40. Ce n’est pas le jour le plus court, mais pas le plus désagréable non plus. Entre la ville et la plage, le sol est plutôt régulier.
Nous prenons la pluie dans la matinée avec des rafales de vent à nous arracher les sacs à dos. On en rit tellement c’est incroyable ! Vraiment, la cape de pluie n’est pas du tout adaptée à la situation.
Nous coupons par la plage de l’Aber à marée basse. La marche est assez agréable. On ne traîne pas car on ne connaît pas les horaires des marées… jusqu’à ce qu’on commence à sentir l’eau remontée par le sol, et non pas par la mer à notre droite.
Au bout de la plage, entre la presqu’île et l’Île de l’Aber, il y a aussi l’embouchure de l’Aber à traverser, et ça, on ne l’avait pas calculé. Pour une fois qu’on avait les pieds secs !
L’arrivée sur la plage Pentrez se fait plus rapidement que prévu. Nous avons 2h30 devant nous. Nous prenons donc une galette et une glace au Spot Breton. Là, nous nous faisons surprendre par les invités d’un mariage qui viennent se réfugier au bar le temps des photos des mariés.
Nous fuyons vers Saint-Nic.
- Visite de l’Eglise Saint-Nicaise de Saint-Nic, datant du 16e siècle. Il s’agit de la plus belle église de tout notre séjour. Avec des vitraux très détaillés, des autels en bois peints, dont les larmes des personnages sont sculptées.
- Il y a des toilettes entretenues, cachées derrière la mairie de Saint-Nic, et un pub irlandais abandonné.
- Le bus 937 nous ramène à Lanvéoc, au Gîte des Confitures.
Je dois vous parler du lendemain. Car, à part nos 6 heures de voiture pour rentrer sur Bordeaux, nous avons également eu :
- de la brioche perdue au petit-déjeuner
- de la confiture à la vodka, au café, aux baie de cormier, à la glycine….
- du jus d’orange pressé, du yaourt à la vanille, de la tarte à la pêche, des tartines, et encore des tartines, du muesli et des fruits.
- il fallait bien ça pour tenir une discussion de 2 heures avec un complotiste, diplômé en recherche et intelligence (renseignements), et sa charmante femme (la « grand-mère modératrice » auprès des six enfant et quinzaine de petits-enfants).
- la visite de la Ferme apicole de Térénez, dont le propriétaire est un grand passionné.
Le contenu de mon sac à dos
Le sac à dos :
- 20 L : à peine suffisant pour mettre les courses. La veste et la casquette restent accrochées dehors. Pas top en cas de pluie.
- 25 L : parfait pour 5 à 7 jours. Bien entendu, on ne ramène pas de gros souvenirs, de bouteilles de jus de pomme fermier et de conserves de poissons ou encore de pâtes à la farine de sarrazin.
- Mon modèle : MH900. C’est une coupe « petite femme », ceinture sur les hanches avec une poche pour les gros smartphones, attaches sur la poitrine ajustables. Et surtout, la poche du dessus est détachable pour faire sac à main. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi, ça veut dire beaucoup.
L’eau :
- le Camel bag qui va dans le sac à dos
- quelques gouttes de jus de citron si la gourde a un fort goût de plastique
- une gourde en plus si besoin
Les chaussures :
- Toujours deux paires. J’ai une paire de chaussures d’eau « barefoot » ultra légère qui me sert à tout. Avant j’utilisais des chaussons de ballerine à 2€.
- En été et par temps sec, je pars avec les chaussures de trail. Super légères.
- En hiver et dans la neige, j’ai de grosses chaussures montantes de montagne.
- A mi-saison, notamment lorsqu’il fait pluvieux, ou qu’il y a un risque de traverser des ruisseaux, je prends une paire de chaussures en goretex. Mais le tissus respirant du dessus prend l’eau. Il faudra que passe un coup d’imperméabilisant.
- Les lacets : j’ai le coup de pieds fort. Je lasse donc les orteils et le haut du pied seulement. Il existe de nombreux tutoriels en vidéo sur les méthodes de laçage.
Les vêtements :
- T-shirt en laine Mérinos ou mélange. Sans odeur, sèche vite, se met deux jours d’affilés facilement.
- Chaussettes : épaisses et spéciales rando. Au moins trois paires pour en avoir toujours une sèche. Même sale, elle aspirera l’humidité de la chaussure.
- Plusieurs couches : contre le froid, contre la pluie, contre le vent, contre le soleil… qu’on peut retirer et remettre de manière indépendante.
- Je prends :
- bandeau ou foulard contre le vent dans les oreilles
- capuche / casquette contre la pluie dans le oreilles et pour la visibilité en cas de soleil ou de pluie
- chaps ou guêtres accrochées aux chaussures en cas de pluie. Je vais m’en fabriquer prochainement, dans la même tissus que mon poncho de pluie.
- poncho / cape de pluie (pas top en cas de rafale de vent) ou K-Way.
- paréo : sert d’écharpe, de gilet, de pyjama, de robe de soirée…
- veste technique contre le froid ou gilet en laine contre le « frais » parce que je suis une frileuse en tout temps
- pantalon de randonnée avec des poches. Pas de short à cause des ronces, des orties, des tiques ou des moustiques.
- brassière de sport ou doublure en tissus technique cousue dans les t-shirts
- culotte ou string. Pas de shorty ou de culotte qui descend dans l’aine.
Accessoires :
- ma brosse à cheveux, parce qu’elle me fait du bien
- genouillère / chevillère
- brosse à dents, dentifrice, pince à cheveux, élastique, crème hydratante, anti-UV au moins indice 30, baume à lèvres
- petit couteau pointue, le Laguiole de base, et des baguettes
- papier à la cire d’abeille pour envelopper n’importe quoi
- pee-rag pour ne pas laisser de mouchoir par terre après un pipi
- chargeur de téléphone, téléphone avec GPS, forfait data, VisioRando et Maps
- moyen de paiement : toujours avec du liquide
- un lacet supplémentaire, une petite corde, un élastique en caoutchouc
Pharmacie :
- pansements et pansements spécial ampoule, bande adhésive
- coton-tige, rince-doigt
- désinfectant, gel hydroalcoolique
- pastille Micropure pour purifier l’eau
- paracétamol : antalgique (douleur) et anti-fièvre
- Immodium lingual : l’anti-caca-mou. Sinon, le pastis pur.
- diclofénac ou baume du tigre ou baume « du sport » : anti-inflammatoire. J’utilise une boîte à lentilles de contact.
- vaseline : favorise la cicatrisation, ramollit les cors, hydrate les brûlures et les gerçures. J’utilise une boîte à lentilles de contact.
- crème fraîcheur pour les pieds, pour masser en fin ou au cours de la journée.
- une petite paire de ciseaux, une pince à épiler pour les échardes, un coupe-ongle pour celui qui a poussé plus vite que les autres.
- pour sortir une tique, il y a plusieurs écoles : se charcuter avec un petit couteau pointu, la pince à tique mais il faut savoir l’utiliser, ou l’étourdissement. Avec une toute petite goutte d’huile essentielle ou une pointe de crème à base d’huile essentielle (baume du tigre), faire des petits cercles sur la tique jusqu’à ce qu’elle lâche. Elle tombera toute seule.
- pour faire lâcher une sangsue : soit on tire très fort dessus, elle lâche soudainement, et on ne sait pas où elle a sauté. Soit on la chauffe (allumette, cigarette, briquet).
- pour les piqûres : Apaisil ou autre corticoïde
- quelques ampoules de serum physiologique : j’en prends toujours.